Le marché du travail au 3ᵉ trimestre 2024 : État des lieux
Une stabilité précaire de l’emploi salarié malgré l’élan des Jeux olympiques
L’emploi salarié en France a stagné au 3ᵉ trimestre 2024 avec une perte de 25 000 postes (-0,1 %).
Cela prolonge la tendance du trimestre précédent, où 28 500 emplois avaient déjà été supprimés.
Cette évolution contraste fortement avec la dynamique économique, marquée par une hausse de 0,4 % de l’activité, notamment grâce aux Jeux olympiques et paralympiques.
Les embauches se sont concentrées sur les CDD de courte durée (moins d’un mois), renforçant la précarité de l’emploi.
| Indicateurs | T2 2024 | T3 2024 |
|---|---|---|
| Postes perdus | -28 500 | -25 000 |
| Taux d’évolution | -0,1 % | -0,1 % |
| Progression de l’activité | +0,3 % | +0,4 % |
Un taux de chômage globalement stable, mais une hausse inquiétante chez les jeunes
| Catégorie d’âge | Taux de chômage T3 2024 |
|---|---|
| 15-24 ans | 19,7 % |
| 25-49 ans | 6,8 % |
| 50 ans et plus | 5,4 % |
| Ensemble | 7,4 % |
Le taux de chômage s’est établi à 7,4 %, marquant une hausse de 0,1 point par rapport au trimestre précédent.
Cette augmentation est principalement due à une progression du chômage chez les jeunes (15-24 ans), atteignant 19,7 %. En revanche, les plus de 50 ans connaissent une légère amélioration.
Sur une année, le taux de chômage global reste stable, en adéquation avec les perceptions des ménages.
Une meilleure adéquation entre offre et demande d’emploi
Depuis 2023, les tensions sur le marché du travail s’atténuent.
Les difficultés de recrutement et les limitations d’activité liées au manque de personnel ont reculé.
Cette amélioration reflète une meilleure correspondance entre les compétences disponibles et les besoins des entreprises, rapprochant les niveaux de tension à ceux observés en 2004-2005.
Cependant, certains secteurs, comme la construction, continuent de souffrir de pénuries plus marquées.
| Secteur | Difficultés de recrutement T3 2024 | Activité limitée par manque de personnel |
|---|---|---|
| Industrie | 45 % | 12 % |
| Construction | 65 % | 25 % |
| Services | 38 % | 10 % |
Une progression des contrats temporaires en France
| Pays | Proportion d’emploi temporaire (%) |
|---|---|
| Pays-Bas | 26,2 % |
| France | 16,5 % |
| Allemagne | 12,8 % |
| Espagne | 18,4 % |
Contrairement à la plupart des pays européens, où l’emploi temporaire diminue, la France connaît une augmentation depuis 2020.
Cela s’explique notamment par le développement des contrats en alternance.
Ainsi, la part des contrats temporaires a atteint 16,5 % de l’emploi salarié en France au 2ᵉ trimestre 2024.
Les salaires réels progressent avec le recul de l’inflation
Les salaires réels* ont augmenté de 1,7 % sur un an au 3ᵉ trimestre 2024, stimulés par une inflation en baisse.
Toutefois, les salaires nominaux** ralentissent en raison d’une diminution des primes de partage de la valeur (PPV).
Malgré cette amélioration, la dynamique salariale reste fragile.
| Indicateurs salariaux | T3 2023 | T3 2024 |
|---|---|---|
| Progression des salaires réels | +0,9 % | +1,7 % |
| Progression des salaires nominaux | +2,5 % | +1,8 % |
*Le salaire réel correspond au pouvoir d’achat du salaire, c’est-à-dire au montant qu’un salarié peut réellement dépenser en biens et services après avoir pris en compte l’effet de l’inflation.
**Le salaire nominal est le montant brut ou net inscrit sur votre fiche de paie, sans tenir compte de l’inflation ou des variations des prix.
Dans l’ensemble, le bilan penche légèrement vers le négatif.
Si des progrès sont visibles, notamment sur les salaires réels et l’amélioration de l’adéquation entre les offres et les compétences, la précarisation de l’emploi et les difficultés rencontrées par les jeunes et certains secteurs fragilisent cette dynamique.
Ces constats appellent à des politiques publiques ciblées pour favoriser la stabilité de l’emploi et renforcer l’accès des jeunes au marché du travail.
*Sources : DARES
